140 kilos, vraiment ?

KFC, Buffalo Grill, et donuts.

« C’est à peu près tout ce que je mangeais à l’époque », explique Laura Heath, 40 ans.

Laura, 177 cm, pesait près de 140 kg au plus fort de son poids. Après avoir été pendant 17 ans en surpoids, elle souffrait également de prédiabète et prenait des médicaments contre l’hypertension artérielle et la dépression.

« Je savais que je devais réagir. Je voulais être présente pour mon fils le plus longtemps possible », raconte Laura, maman d’un petit garçon aujourd’hui âgé de 5 ans.

Ne sachant pas vers qui se tourner, elle regarda sur Internet. Elle consulta des pages Facebook de fitness et laissa des commentaires dans l’espoir de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider. En vain.

Un jour, elle commenta un article Facebook publié par CrossFit Wooster dans l’Ohio. Elle voulait juste avoir des renseignements sur le CrossFit, mais Craig Nolletti, le propriétaire, se sentit obligé de lui envoyer un message privé, ce qui n’était pas dans ses habitudes.

« Il est très rare que je réponde comme ça directement, mais étrangement, j’ai ressenti le besoin de le faire à ce moment-là. C’était comme un appel au secours », se souvient-il.

Laura lui expliqua alors combien il était vital pour elle de perdre du poids. M. Nolletti lui assura qu’il avait déjà aidé un grand nombre de personnes dans sa situation et qu’il pouvait l’aider à réaliser des changements positifs. Il lui dit que la première étape consistait à se rencontrer en personne.

Laura était touchée de la démarche de M. Nolletti.

« J’avais déjà écrit des commentaires sur d’autres sites, mais personne ne m’avait jamais répondu. Alors, lorsque (Craig) m’a envoyé un message, j’ai répondu que j’irais », explique-t-elle.

Laura franchit la porte du CrossFit Wooster pour la première fois le 29 septembre 2015. Elle pesait plus de 120 kilos à ce moment-là. Elle s’est tout de suite investie dans les entraînements, mais la perte de poids et les améliorations n’étaient pas immédiatement au rendez-vous. Elle a réussi à perdre près de 5 kilos et à se sentir plus en forme, mais les progrès n’étaient pas fulgurants.

« Chaque fois que je sortais de la gym, j’allais directement manger à l’extérieur. Je suivais les entraînements, mais je me sentais déprimée, car je ne mangeais pas sainement », explique-t-elle. « En réalité, je ne prenais pas la situation au sérieux. D’un côté, je faisais du CrossFit, mais de l’autre, je ne faisais pas attention à mon alimentation. Lorsque vous sortez de l’entraînement et que vous mangez ensuite n’importe quoi, c’est comme si vous n’aviez rien fait. »

Un an plus tard, en octobre 2016, Nolletti lança un défi à ses athlètes, qui consistait à réaliser 40 entraînements en 50 jours. Ce défi eut le mérite de convaincre Laura de changer d’attitude et de s’engager réellement.

« J’ignore ce qui a provoqué ce déclic en moi, mais j’ai réalisé à ce moment-là que j’en avais assez d’être en surpoids, d’être déprimée et toujours essoufflée », dit Laura.

Elle supprima le sucre, les féculents et les aliments transformés de son alimentation et se mit à consommer des aliments complets, avec beaucoup de viande et de légumes, explique-t-elle. Désormais, elle mange très souvent 4 œufs au plat avec du lard et du bacon au petit-déjeuner, et un hamburger sans pain (mais double garniture), accompagné de patates douces, par exemple, pour le dîner.

Et d’ajouter : « Parfois, je me prépare un gros bol de brocolis avec du beurre, du sel et du poivre au déjeuner, et je mange aussi beaucoup de poulet et de poisson. »

Les résultats de ces changements alimentaires furent, quant à eux, très spectaculaires.

« À partir du moment où j’ai commencé à changer d’alimentation, j’ai obtenu des résultats très rapides », explique Laura, qui a perdu 36 kilos en 9 mois, et encore 20 kilos depuis. Aujourd’hui, Laura pèse 61 kilos. Ses analyses de sang montrent aussi une nette amélioration de son état de santé.

« J’ai été traitée par metformine, un médicament utilisé dans le traitement du diabète, pendant environ 1 an, et ma glycémie était régulièrement contrôlée par le biais d’une piqûre au bout du doigt. J’ai été à la limite pendant très longtemps, et tout a disparu », raconte-t-elle au sujet de l’amélioration de son taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) grâce à son changement de style de vie.

Et d’ajouter : « Les gens ne me reconnaissent pas. Et je dois leur dire ’C’est moi, Laura’, et ils n’en reviennent pas », raconte-t-elle. Ensuite, ils me demandent ce que j’ai fait, ce que je prends et ainsi de suite, pour savoir comment j’ai fait pour perdre autant de poids.

« Absolument rien. Tout est naturel. Je fais de l’exercice et je mange correctement. », répond alors Laura.

M. Nolletti rencontre la même réaction lorsqu’il montre à d’autres membres les photos avant/après de Laura.

« La plupart des gens qui voient les photos de Laura pensent qu’il s’agit d’une autre personne. Ça a été très impressionnant de la voir se métamorphoser. Elle est devenue une personne complètement différente », dit-il. « Elle est l’exemple vivant que les entraînements et l’alimentation peuvent tout changer. »

Aujourd’hui, Laura se lève presque tous les jours de la semaine à 4h du matin pour faire 3–4 km sur son tapis de course en guise d’échauffement avant d’aller à son cours de 5h30. Laura adore courir, car elle n’en avait pas la possibilité par le passé.

« Avant, lorsqu’un WOD comportait de la course, je fondais en larmes littéralement, car j’étais tellement grosse et j’avais tellement de poids à porter. Mais aujourd’hui, j’adore courir », raconte-t-elle.

Elle adore également les exercices de poids du corps maintenant : toes-to-bar (amenée des pieds à la barre), push-ups (pompes) et pull-ups (tractions).

« Je n’aurai jamais imaginé être capable de faire un pull-up ou toes-to-bar. En réalité, je me souviens m’être dit « Je n’y arriverai jamais » lorsque je voyais d’autres athlètes le faire. « Ça me donne toujours le tournis quand je vois le chemin que j’ai déjà parcouru. »

C’est aussi impressionnant pour elle de réaliser combien son état de santé s’est amélioré en l’espace de 3 ans et combien les gestes de la vie quotidienne sont plus faciles. En outre, cette transformation s’est accompagnée de l’arrêt complet des médicaments.

« Je ne prends plus aucun médicament. J’ai toujours eu horreur de ça, mais j’en avais besoin, car je m’autodétruisais. Mais maintenant, j’ai plus d’énergie que je n’en ai jamais eu. Demandez à mon mari : Je suis une personne différente aujourd’hui. Mon regard sur la vie, mon humeur, tout va beaucoup mieux ! », explique-t-elle.

« Je n’ai aucunement l’intention de faire marche arrière, maintenant que je réalise les bienfaits d’une nourriture saine et du CrossFit sur ma vie. Ça fait partie de moi maintenant. »

À propos de l’auteur : Emily Beers contribue au CrossFit Journal et est coach à CrossFit Vancouver. Elle a fini 37e lors des Reebok CrossFit Games 2014.